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Cuisine entre 4 murs
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20 octobre 2007

Les radis

J’avais cantiné des radis.
Par la grâce d’un maraîcher céleste, je les ai retrouvés au seuil de ma cellule, retour de promenade. Bon, d’accord, plus prosaïquement, le cantinier - dont la silhouette évoque d’ailleurs immanquablement le lapin - les avait jetés là. Mais quand même : j’étais content. Le radis me contente. Ça remonte à ma tendre enfance.
Dans un coin de terre appauvrie par le cerisier anglais qui végétait dessus, j’avais le droit de semer des radis. Préparation hâtive du terrain, semailles à la volée, tout cela convenait à mon jeune âge. Je menais ensuite une lutte furieuse contre les limaces, je surveillais la croissance des petites feuilles vertes. Quand enfin je les arrachais, puis les portais le soir à la table familiale, c’étaient les meilleurs radis du monde. J’en aimais même le goût piquant et râpeux des feuilles, que j’avalais avec le reste.
Ca fait des mois que je n’ai mangé des radis. Sur la table, un torchon, un bol, mon couteau. Je tranche les fanes ; je coupe la radicelle, gratte de ma lame les racines rouges, dévoilant leur chair blanche.
Vite le beurre, le sel. Comme quand j’étais môme, je les incise en fleur, y dépose un bouton de beurre frais, les glace de sel. Je croque. C’est un instant de liberté éperdue.
Plus tard, j’ai blanchi les fanes. Sautées au beurre, et mêlées à des pâtes, avec quelques filets d’anchois au sel, un peu d’huile d’olive, elles m’ont rappelé la roquette (rucola).
Les radis sont à mon enfance ce que la luzerne était à celle de Poil de Carotte.

Table des matières

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